Claret et le protestantisme en son temps

Mai 15, 2020 | CESC, Notes historiques, Saint Antoine Marie Claret

Coberta Protestantismo

Nous avons le plaisir d’annoncer à toute la Famille Clarétaine et à tous ceux qui sont intéressés pour la figure de Saint Antoine Marie Claret (1807-1870) qu’il a, déjà sorti le deuxième volume de la collection «Urget». Le nom « Urget » est extrait du texte paulien dont le P. Claret prit comme divise `de son armoirie épiscopale «Caritas Christi urget nos» ( 2 Cor. 5,14). Le premier volume de la collection fut l’ouvrage du clarétain Carlos Sánchez Miranda : «Las misiones populares delPadre Claret en Cataluña entre 1840 et1850. Un camino de evangelisazión en tiempo de crisis» ( Les missions populaires du Père Claret à Catalogne entre 1840 et 1850. Un chemin d’évangélisation en temps de crise) (Éditoriale Claret , Barcelone 2019, pp. 403) . Dans ce même web on peut trouver la présentation faite de ce premier ouvrage lorsqu’il fut publié.

Le livre que nous présentons maintenant est la Thèse Doctorale défendue par le clarétain P. José Mª Hernández Martínez à la Faculté de Théologie de Grenade (Espagne) l’an 2018. Faculté , dont l’auteur y a déroulée une longue et féconde carrière d’enseignant. Voici le titre de l’étude : «Claret y el protestantismo de su tiempo. Una utopía de un encuentro imposible» ( Claret et le protestantisme de son temps. Une utopie d’une rencontre impossible) ( Éditoriale Claret , Barcelone, 2020, pp. 264).

Le P. Hernández est né à Murcie (Espagne) en 1952. Il émit la profession religieuse en 1968 et il fut ordonné prêtre en 1977. Plus tard il fit le Master en Théologie Biblique à Grenade et suivit des cours de spécialisation historico-dogmatique à Rome. Entre 1981 et 2017 , conjointement avec d’autres tâches de formation et de gouvernement , il fut professeur de Sacramentologie , Scatologie et Œcuménisme à la Faculté de Théologie de Grenade. De plus il a enseigné, investigué et publié différents études sur des thèmes mariologiques. Dans le domaine de l’œcuménisme il a eu une longue et féconde trajectoire, ayant été responsable des Relations Interconfessionnelles au diocèse de Grenade et collaborateur du Centre Œcuménique de Madrid. Il a participé à d’innombrables rencontres interconfessionnelles en milieu national et international et publié grand nombre d’articles dans de revues oeucuméniques. En janvier 2015 il fut invité à présenter son témoignage personnel à la Rencontre Interconfessionnelle de Religieux organisée par le Vatican à l’occasion de l’Année de la Vie Consacrée.Depuis 2017 il exerce en tant que Curé de la Basilique du Coeur de Marie à Rome.

Ainsi donc, étant un bon connaisseur de l’histoire du P. Claret et du mouvement théologique et œcuménique, le P. Hernández a réalisé cette recherche sur Claret et le protestantisme chez l’Espagne du XIX siècle. , une réalité profondément marquée par la polémique et l’apologie . En lisant les textes de ce temps-là nous nous rendons compte de combien a-t-elle changée la mentalité des ces années-ci, aussi bien de la part catholique que la protestante et du chemin qu’il nous reste , encore, à parcourir afin qu’elle devienne réalité – comme le signale justement le sous-titre de l’ouvrage – «l’utopie d’une rencontre impossible».

Après une vaste et précise introduction (pp. 13-23) , l’ouvrage se divise en trois chapitres : 1) Le protestantisme dans la trajectoire historique de Claret (pp 25 102) ; 2) La pensée de Claret au sujet du protestantisme (pp. 103 187); 3) Évaluation et perspective (pp. 189 – 234). Suit une bibliographie générale très riche (pp. 235- 252) et un vaste index thématique. (pp. 257 – 261). Pour connaître les auteurs qui auraient pu influencer l’attitude adoptée par Claret , face au protestantisme est très intéressante la bibliographie signalée aux pp. 115-123, tout comme les conclusions finales auxquelles parvient Hernámdez après son travail attentif (pp. 225 – 234) . Un élément particulièrement suggestif est la présentation de cette « rencontre impossible » entre la ferveur catholique de Claret et la ferveur protestante de Manuel Matamoros (pp. 9 – 11 ; 216-224). On se rend compte de la foi ainsi que les convictions menées jusqu’à les dernières conséquences des personnages profondément amoureux du Christ , mais depuis des perspectives opposées et avec les limitations propres de cette époque-là. C’est important , aussi, que tout au long de l’ouvrage le lecteur lise avec attention les continuelles, riches notes accompagnant et illustrant le texte. Comme le signale le présentateur «Si quelqu’un ne s’arrête pas sur ces notes il pourrait se perdre une partie importante de son travail exhaustif de recherche» ( p. 11).

Aujourd’hui certaines expressions de Claret et de Matamoros peuvent paraître pas mal dépassées .De la part catholique il est impossible ignorer l’influence décisive du Concile Vatican II débouché de tout un processus précédent et avec des conséquences qui ont marquées profondément l’ouverture de la mentalité de l’Église Catholique . Mais ce n’est pas moins important connaître comment elle pensait et défendait chacun la vérité il n’y a pas encore bien de décennies. D’où l’intérêt spécial de ce livre. L’auteur, lui-même, affirme dans l’introduction qu’il a voulu aborder le sujet , en soi potentiellement polémique et conflictuel, «avec le regard de l’œcuménisme actuel , lequel essaie de purifier les mémoires guérissant les blessures du passé , et en même temps, bâtir une communion plus riche et intégrante à travers du mutuel échange de dons. En particulier, nous souhaitons contribuer à cette nécessaire purification de la mémoire historique, dont parlait le Pape Jean Paul II dans l’encyclique «Ut unum sint ( 1995, n. 21)» (p. 15).

En fin, , un exemple du progrès œcuménique mené à bout dès le XIX s., au XXI s., celui que la «présentation» du livre (pp. 9-12) a ´été écrit par Alfredo Abad Heras , Pasteur de l’Église évangélique Espagnole et Président de la Commission Permanente. Dans ses références à l’auteur du livre nous trouvons des expressions de grande affection et appréciation : «D’après moi, Pepe Hernández a toujours été , ami, frère et compagnon dans le ministère réalisé pendant des années à la ville de l’Alhambra» (p. 9) «mon frère Pepe» (p. 10) «bon clarétain et bon professeur» (p.11)— «Ce travail que nous présentons – affirme le Pasteur Alfredo – constitue un pont ‘utopique’ entre deux figures uniques du catholicisme et du protestantisme de la seconde moitié du XIX s., espagnol» (p. 9) . Et nous pouvons conclure , aussi avec ses mêmes mots : «Aujourd’hui, Dieu merci, nous nous trouvons avec d’autres registres et nous pouvons nous regarder avec respect partageant nos expériences spirituelles , différentes, mais convergentes en Christ» (p.12) .

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